Le SALUT, le DOJO

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Au début et en fin de chaque séance de Karaté, un « cérémonial » précis est appliqué.

Le salut ou Rei

Le salut est un rituel pratiqué à chaque début et fin de séance. C’est l’expression du respect que chaque karatéka porte au DOJO, aux anciens Maîtres à son Sensei et aux autres pratiquants.
Avec la pratique, on se rend compte que le salut est également un « sas » entre la vie civile et la pratique du karaté !

Plusieurs types de Salut sont pratiqués :

Le Zarei :

C’est le salut que l’on fait à genoux (en Zazen) en début et en fin de cours.
Il est commandé par l’élève le plus ancien et se déroule de la façon suivante.

Le professeur faisant face au kamiza s’agenouille en Zazen.
Le responsable du salut ordonne alors « SEIZA » qui signifie agenouillez-vous. Les participants adoptent alors la position ZAZEN comme le professeur.

Vient le temps de la concentration, commandé par l’ordre « MOKUSU ». Cette courte période doit permettre au pratiquant de faire le vide dans son esprit et à entrer véritablement dans la séance karaté. En fin de cours, il servira d’étape de retour au calme avant de retrouver le quotidien et ses turpitudes !
la fin de « MOKUSU » est annoncée par l’ordre « mokusu yamé ».

Ensuite viennent les commandements formels du salut :

  • Shomen-ni-rei : Salut au fondateur du karaté moderne Gichin Funakoshi.
    C’est le salut à la tradition passée.
    Le professeur se retourne pour faire face aux élèves et vient le 2ème ordre
  • Seinsei-ni-rei : Salut au professeur (Senseï). C’est le salut à celui qui transmet son savoir.
    L’engagement du Senseï est de tout donner aux élèves afin qu’ils s’épanouissent et le dépasse. C’est aussi continuer de chercher, de se former, afin de repousser le plus loin possible le temps où les élèves le dépasseront !

Le professeur se relève et vient ensuite l’ordre aux élèves de se lever à leur tour : « KIRITSU »

Une légère inclinaison du buste marque le terme du cérémonial et la séance peut commencer.

Dans nombre de clubs, le salut se limite à ces étapes. Toutefois il arrive que d’autres dojos pratiquent un salut supplémentaire entre les élèves. L’ordre donné est : O TAGANI rei.

En fin de séance, le cérémonial se répète à l’identique.

Le Ritsurei :

Le salut debout est le plus pratiqué. On incline le buste vers l’avant quand on monte sur le tatami, à chaque fois que l’on travaille avec un partenaire.

Ce salut marque l’engagement réciproque des partenaires afin qu’ils produisent un travail de qualité. La progression en karaté ne peut se concevoir sans l’aide des autres pratiquants et si l’un d’entre eux ne pratique pas sincèrement, il entrave la progression de l’autre.

LE DOJO

   Le cœur du dojo
La tradition du dojo de karaté est directement issue de l’ancienne tradition du sabre japonais, la discipline martiale traditionnelle du Japon guerrier.

Le dojo n’est pas un gymnase, ni une salle ordinaire. Quand on entre dans un dojo, on doit savoir où se trouve son « cœur », c’est-à-dire le symbole qui le représente, ce petit temple qu’on appelle Kamiza.

Aucune photo ne prend place dans l’espace dojo pour éviter la personnalisation, alors que le salut Shomen invite à une démarche plus profonde qu’un simple salut de respect aux anciens symbolisé par un petit temple au mur. On dit souvent qu’il faut entrer du pied gauche dans un dojo, mais en fait, il faut toujours se tourner face à ce cœur, comme pour lui présenter le vôtre.

On n’entre en tout cas pas dans un dojo sans concentration, avec désinvolture. L’esprit et le cœur doivent être déjà sollicités, « réveillés ». Si le symbole est en face de la porte, c’est par le pied gauche qu’on entre, car c’est la position qui met le cœur en avant. S’il est à droite, c’est la même chose : on entre avec le pied gauche. S’il est à gauche de la porte, alors on entre avec le pied droit, pour ne pas lui tourner le dos. Il faut éviter qu’il soit placé derrière celui qui entre dans le dojo, introuvable au regard. On ne tourne pas le dos au cœur du dojo.

L’organisation des pratiquants dans le Dojo
C’est une organisation ancienne et chargée de symbole. Le Sensei se place dos au Kamiza, face au sud, baigné de la pleine lumière, symbole de connaissance et de force, qu’il est capable d’assumer et de transmettre. Etre accueilli à côté du Sensei, ou du côté des assistants, est une marque de grand respect et de confiance. En face de lui, le shimoza (côté bas), dos au sud pour protéger de la pleine lumière celui qui n’est encore qu’apprenti, reçoit la ligne des élèves, les plus anciens à l’est, de plus en plus pleinement touchés par la lumière du soleil à mesure qu’ils montent en grade et en expérience et remontent cette ligne du bas vers le haut, de l’Ouest vers l’Est. Les plus jeunes, les débutants sont donc installés à l’ouest, dans l’ombre protectrice des plus avancés. Les anciens du dojo et les assistants sont placés sur la ligne de l’Est, dans la lumière du soleil levant, signe de leur capacité. Cette ligne à gauche du sensei s’appelle Jozeki. La ligne à droite du sensei peut accueillir les grands débutants, mais aussi des spectateurs, des visiteurs acceptés dans le dojo. Dans une conception traditionnelle, cette ligne appelée Shimoseki, épargnée par le plein éclat symbolique du soleil, est en fait celle où on voit le moins bien. De sorte que, même admis à participer à l’entraînement, les secrets du dojo sont en partie masqués. Cela nous parle des temps guerriers où le secret était primordial. Des enjeux anciens, mais qui doivent être compris et respectés dans l’organisation du salut pour rappeler la valeur de ce qui est étudié. Idéalement la porte du dojo doit être derrière le Shimoza, ou derrière le Shimoseki.

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